Concours pour deux salles de sport et l'extension du collège des Parcs à Neuchâtel

Construction dans un périmètre ISOS


Construit au début du XXe siècle sur d’anciennes vignes, le quartier des Parcs se caractérise par de grands murs de soutènements correspondant à la forte déclivité du terrain. L’ensemble formé par le collège, les arbres et le mur de soutènement est apprécié en catégorie A par L’ISOS, signifiant ainsi la volonté de sauvegarder l’objet dans sa substance et sa globalité. La démolition/reconstruction du mur ainsi que l’abattage des arbres signifierait la perte d’une partie importante de ce patrimoine.

Le projet « Oculus » se distingue en conservant les éléments historiques présents sur le site : le mur de soutènement et son couronnement de platanes sont conservés intégralement. Les nouvelles salles sont disposées longitudinalement le long du Collège en maintenant une distance minimale nécessaire. L’apport de lumière naturelle est assuré par 12 grands « oculus » surmontés de cylindres de verre qui apportent la lumière naturelle dans les salles de sport. Par groupe de trois, ces cylindres sont coiffés d’une toiture qui sert également de couvert pour la cour de récréation.

De volumétrie très compacte, le projet pour les salles de classe répartit les 8 salles sur 4 niveaux reliés entre eux par un grand escalier en cascade. Un porte-à-faux sur deux niveaux définit l’entrée de la nouvelle école et libère un espace couvert supplémentaire pour la cour de récréation ; il permet également de percevoir la cour depuis la rue de la Côte et libère la vue sur l’ancien Collège. Un grand escalier relie le niveau de la rue de la Côte à celui de la cour, activant ainsi tout l’espace disponible, et s’inscrit dans le réseau des cheminements piétonniers qui traversent verticalement le quartier.

L’escalier en cascade et ses généreux espaces de circulation desservent les quatre étages et permet d’accéder aux différentes salles de classe situées au sud. Pratiquement toutes les salles bénéficient d’un éclairage sur deux côtés. Au quatrième étage, une terrasse en attique permet aux élèves de bénéficier d’un espace de récréation ou d’étude supplémentaire.

Correspondant au parti pris d’une réduction des moyens, les façades du nouveau bâtiment opposent aux foisonnements Heimatstyl de l’ancien bâtiment une expression contemporaine volontairement sobre et retenue.

En référence au collège du Parc existant, la nouvelle école reprend la teinte jaune-ocre de la pierre d’Hauterive en la réinterprétant. La façade est composée d’une grille porteuse en béton coulé sur place. Le béton est composé d’agrégat de pierres à teinte jaune et de ciment blanc.

Les lanterneaux de l’esplanade au sud du collège forment des pavillons et offrent des espaces couverts bienvenus aux élèves. Leur forme arrondie et leur implantation aléatoire permettent une appropriation par les enfants, leur offrant de multiples possibilités de jeux, cachettes, etc. Ces toits flottants sur leurs cylindres en verre adoucissement le caractère sévère du Collège et lui confèrent une échelle humaine appréhensible par les enfants.

Au nord, le porte-à-faux de l’entrée offre aux enfants un espace couvert et libère une grande place de récréation. Celle-ci est complétée par trois éléments reprenant la forme des pavillons au sud : un banc continu en béton de 40 cm de haut encercle une zone en terre arable, permettant ainsi aux enfants d’expérimenter le jardinage ou offrant la possibilité d’explorer des matériaux différents (sable, bois, etc). Un arbre vient compléter chaque élément, contrepoint bienvenu à l’univers très minéral de la cour de récréation.